Quand le Russe change d’identité 

Entre deux parties de jambes en l’air, vous l’aurez compris grâce à l’épisode 2, on discute, avec le Russe. Et notamment de sa foi. 

Ça m’intéresse drôlement, quelqu’un qui croit en Dieu. Moi aussi, je crois qu’il y a quelque chose qui me dépasse… Mais quoi exactement ? J’en sais trop rien. En tout cas, je m’intéresse beaucoup au bouddhisme et à la méditation. Quant à l’Eglise, nos rapports ne sont pas franchement paisibles. On en parle. Tout à coup et sans raison dont je me souvienne, la moutarde me monte au pif : HA mais moi, l’Eglise, j’aurais bien aimé en faire partie ! Quand j’étais gosse, je voulais être enfant de chœur. Bah non, me répondent mes parents un peu désolés. « C’est pas possible : tu es une fille. » Puisque c’est ainsi, je serai prêtre ! Et ma sœur de surenchérir : « et moi je serai PAPE ! » Je vous raconte pas la tête des procréateurs, consternés : elles ont pas tout compris les gamines…

Effectivement, ça m’a pris du temps, mais j’ai fini par comprendre le message : t’es née avec des ovaires ? Super, tu peux être bonne sœur ou maman-cathé. 

Plutôt crever. 

Un matin, le Russe m’explique que Dieu, c’est Jésus et vice versa. D’accord, mais que fait-il des musulmans…? Des Juifs…? C’est simple, ils se trompent. Ils cherchent encore, Dieu, ils ne l’ont pas trouvé. Je vous passe les détails de nos conversations théologiques sur la chair du Christ et compagnie. Le verdict tombe. Dans ma tête, le Russe est devenu l’Intégriste Catholique. Et même si c’est marrant, dans le fond, ça ne me fait pas rire. 

Je crois qu’on ne sera jamais d’accord sur rien, et moi, je cherche l’homme de ma vie, je vous rappelle. Élever des enfants avec un type qui passe sa soirée de Noël à la messe de minuit, très peu pour moi. C’est aussi simple que ça.