L’homme marié

« La vérité mon cher, c’est que j’ai tout le temps envie de te rejoindre, dans cette ville si proche et si lointaine. Ça m’ennuie, ça me réjouit, c’est bien agréable et c’est bien embêtant.
Je pense à toi quand je me réveille. Et je ne me rendors pas.

Les journées sont plus longues, tant mieux, ou tant pis.
Y a rien de grave, c’est juste cette frustration de n’avoir pas pu te serrer de toutes mes forces entre mes bras qui vient me taquiner parfois dans la journée. J’ai envie de te raconter tout ça, et cette envie de café qui m’envahit quand tu me parles de si près juste après avoir bu le tien. Cette envie de cigarette, aussi, quand la fumée s’échappe de ta bouche.

Si et quand j’aurais comblé ce désir, il y en aura un autre ; ce que je ressens là, ça va devenir ma réalité, l’eau de mon aquarium.

Et puis j’ai peur de te faire mal, c’est vrai, sincère.

J’ai l’impression qu’il faut partir sur la pointe des pieds. T’embrasser sur le front et ne pas me retourner.
J’aurai les genoux légers, dérobés, les larmes au bord des yeux et puis ça passera. Comme un nuage un jour de Mistral. »

 

J’ai écrit cette lettre.

J’ai pleuré un coup. Et puis j’ai tourné la page de cette (jolie) rencontre.

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Il est vendredi, il est midi ; c’est le retour des Bisoux Magiques.

À la semaine prochaine !